C'est une transformation majeure que s’apprête à vivre le centre d’assistance médicale à la procréation d’Avignon, actuellement installé sur le site d’Urbain V. Courant 2026, tout comme l’essentiel de l’activité de la polyclinique, il prendra ses nouveaux quartiers à la Clinique Fontvert, à Sorgues, dans un bâtiment flambant neuf en cours de construction, et deviendra l’Institut de la fertilité de Provence. Seule structure de ce type dans le Vaucluse.
« Ce que l’on va mettre en place est assez novateur, souligne le Docteur Élodie Scalici, médecin biologiste responsable du centre d’AMP de la cité des papes, également à l’initiative de ce projet d’institut. J’avais ça en tête depuis cinq ans et l’annonce du déménagement a été l’occasion de soumettre mon idée. » Elle poursuit : « Ce projet, mené par le groupe ELSAN et Inovie Bioaxiome, c’est une avancée considérable dans la qualité de prise en charge de nos patients puisque nous proposerons, au sein du nouvel établissement, des concepts innovants et des techniques avancées. En attendant le déménagement, nous maintenons bien sûr la continuité des soins sur le site d’Avignon et ce, dans les meilleures conditions. »
Accompagner au mieux les patients
Avec pour objectif « d’humaniser davantage le parcours de soins, le problème de l’infertilité demeurant un sujet sensible et le parcours PMA (procréation médicalement assistée) pouvant être compliqué émotionnellement », explique le Docteur Scalici, l’Institut de la fertilité de Provence entend proposer une approche globale afin d’accompagner au mieux les patients.
Une approche en trois volets : « médical/clinico-biologique, recherche et développement et holistique », précise la responsable du centre. Le dernier volet fera ainsi intervenir l’association. Un Nouveau souffle PMA, notamment des professionnelles dans les domaines de l’ostéopathie, la sophrologie, la naturopathie, l’acupuncture, la nutrition, l’art-thérapie et le yoga. « C’est une main tendue aux patients », ajoute-t-elle.
Et alors que l’activité du centre PMA d’Urbain V tourne autour de 700 ponctions d’ovocytes par an, la médecin biologiste évoque une augmentation de ce chiffre à 1 000 ponctions une fois les nouveaux locaux intégrés. « Que ce soit l’AMP, la préservation de la fertilité à visée médicale, que nous faisons déjà depuis 2022, ou à visée sociétale, ce qui sera nouveau, sans oublier la réalisation des biopsies testiculaires chez les hommes : tout le panel d’activités que l’on peut retrouver dans la PMA, nous le proposerons. »
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Dr Elodie Scalici, médecin biologiste responsable du centre d'AMP d'Avignon : "La fertilité est un sujet tabou, une sujet à dépoussiérer." Photo Le DL/J.B |
Pour le Dr Julia Masotti, « la reproduction ne doit plus être un sujet tabou ! »
« À l’heure où la fertilité devient un enjeu majeur de santé publique, l’Institut de la fertilité de Provence s’engagera activement dans la prévention et la sensibilisation, aussi bien pour les femmes que pour les hommes, tient également à souligner le Docteur Julia Masotti, l’autre médecin biologiste du centre d’AMP d’Avignon. En effet, à 30 ans, une femme a environ 20 % de chances de concevoir chaque mois, contre seulement 5 % à 40 ans. Chez les hommes aussi, la qualité du sperme diminue avec l’âge et l’exposition aux facteurs environnementaux. Pourtant, trop peu se pose la question de la fertilité avant d’y être confronté… »
Raison pour laquelle, ajoute-t-elle, « nous accueillons dès aujourd’hui toutes les personnes souhaitant faire un bilan de fertilité, afin de détecter d’éventuelles indications médicales à une préservation de fertilité féminine ou masculine (endométriose, baisse de la réserve ovarienne, altération des paramètres spermatiques…) et permettre à chacun d’anticiper son avenir reproductif. À partir de 2026, avec notre déménagement complet à la Clinique Fontvert, nous offrirons également aux femmes la possibilité de congeler leurs ovocytes sans indication médicale. Cela leur permettra de préserver leur fertilité selon leur propre calendrier de vie, en conciliant leurs projets personnels et professionnels sans être contraintes par l’horloge biologique ».
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