A Castres, une technologie unique pour limiter la perte de cheveux en chimiothérapie

Le casque Paxman est un dispositif unique dans le Tarn qui garantit confort et efficacité grâce à un refroidissement continu, une avancée majeure qui redonne confiance et dignité aux malades.

Le centre d’oncologie VIMA de la Polyclinique du Sidobre, à Castres, vient de faire un pas de géant pour le bien-être de ses patients en s’équipant du casque « Paxman ». Ce dispositif de refroidissement du cuir chevelu, une technologie innovante destinée à prévenir la perte de cheveux causée par la chimiothérapie, est unique dans le département du Tarn et très rare en région Occitanie. Avec cet outil, les équipes du centre souhaitent offrir une prise en charge plus humaine et globale, comme l’explique le Dr Rodolphe Paulon, oncologue médical : « Ce n’est pas juste un traitement, c’est une façon d’aider les malades à mieux vivre cette période difficile. »

La chimiothérapie s’accompagne souvent d’une alopécie, une perte totale ou partielle des cheveux qui affecte durement le moral des patients. Le casque Paxman propose une solution grâce à un principe simple : il refroidit le cuir chevelu, provoquant une vasoconstriction qui limite la circulation des produits de chimiothérapie dans les follicules pileux. « C’est une technologie qui fonctionne vraiment très bien », affirme le Dr Paulon. « Une étude récente montre même que les usagers du centre qui utilisent ce dispositif voient leurs cheveux repousser plus rapidement et plus densément que ceux qui ne l’utilisent pas. »

Une technologie qui révolutionne les soins

Contrairement aux anciens casques réfrigérants, que l’on devait placer au congélateur, le casque Paxman utilise un système de refroidissement continu. Ce procédé garantit une température stable tout au long de la séance de chimiothérapie, évitant les variations désagréables pour les patients. « Avec les casques classiques, c’était souvent trop froid et difficile à supporter », se souvient l’oncologue. « Et en plus, l’efficacité n’était pas au rendez-vous parce que la température augmentait au fil du temps. » 

Ce confort accru ouvre des possibilités inédites. « Maintenant, on peut l’utiliser pour des protocoles plus longs, comme ceux des cancers du sein. Avant, ce n’était pas envisageable », explique-t-il. Les résultats parlent d’eux-mêmes : « Pour certains protocoles comme le Taxol, on observe que huit patients sur dix n’ont plus besoin de porter des perruques ou des foulards. »

L’arrivée du casque Paxman s’inscrit dans la vision globale du centre d’oncologie VIMA : soigner le patient dans sa totalité, en prenant en compte son bien-être physique et psychologique. « Les traitements sont déjà très lourds, physiquement et moralement. Si, en plus, ils impactent la vie sociale et l’image de soi, c’est encore plus dur à vivre », souligne le Dr Paulon. « Avec ce casque, on apporte une vraie amélioration dans leur quotidien. »

Le centre VIMA a choisi de ne pas facturer ce service supplémentaire à ses patients, malgré le coût élevé de cette technologie. « Ce type d’investissement ne se développe pas toujours parce qu’on préfère consacrer les budgets à d’autres priorités, reconnaît le praticien. Mais pour nous, c’est essentiel. Nous voyons cela comme une partie intégrante du soin. »

Une innovation accessible à tous

Pour ce centre, il ne s’agit pas seulement d’offrir une technologie avancée, mais de la rendre accessible au plus grand nombre. « Nous ne voulons pas que les patients aient à payer de leur poche pour ce service. Ce serait injuste alors qu’ils traversent déjà une période si difficile », insiste le Dr Paulon. Cet engagement en faveur de l’égalité d’accès illustre la volonté de l’établissement de mettre l’humain au cœur de ses choix.

Grâce à ce nouveau dispositif, le centre VIMA prouve qu’une approche innovante peut transformer le parcours de soins en apportant confort, dignité et espoir. « C’est une solution qui marche vraiment bien et qui redonne confiance aux patients. Nous sommes fiers de pouvoir enfin proposer cela ici, à Castres », conclut l’oncologue.

Christian Bonnet, 76 ans, utilise le casque Paxman depuis quelques semaines déjà. / DDM - P.B.

© Pauline Brassart, « Ce casque préserve les cheveux pendant le traitement du cancer », La Dépêche du Midi, 08 décembre 2024

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