A Vannes, les gynécologues de la clinique Océane créent l’Institut oncogynécologique des Vénètes. Objectif : coordonner un réseau de praticiens qui suivent les patientes atteintes de cancers féminins.
« Nous croyons que le cancer n’est pas qu’une affaire de médecine ». L’équipe des gynécologues de Gynécocéane, le cabinet de l’Hôpital privé Océane à Vannes, crée l'Institut onco-gynécologique des Vénètes (InOVe), le 21e de ce genre en France. L’institut, qui disposera d’un local au sein de la clinique, constituera un annuaire des praticiens du pays de Vannes impliqués dans le suivi des femmes atteintes de cancers gynécologiques - entre autres les kinésithérapeutes, psychologues, sexologues, socio-esthéticiennes, et coordonnera le parcours de ces patientes. Chaque année, l’équipe soigne environ 300 patientes. « On gère la partie médicale pure, et on a la tête sous l’eau, explique le chirurgien Luc Valentin, président d’InOVe. Avec le flux de patientes, c’est compliqué de gérer la coordination des soins de support et d’identifier, par exemple, les kinés et les psys qui s’y connaissent en cancers gynécos ».
Enrayer la fuite des patientes à Rennes et Nantes
Ces dernières années, entre 22 % et 26 % des patientes atteintes de cancers gynécologiques du Morbihan sont parties se faire soigner à Nantes ou à Rennes, dans le public ou dans le privé. InOVe compte bien enrayer cette fuite. « Sur des choses qu’on sait faire à Vannes, c’était embêtant », estime Luc Valentin. Pour constituer ce réseau local, il s’est inspiré des instituts existants, comme celui de Cancérologie de l’Ouest René Gauducheau, à Saint-Herblain, près de Nantes, « qui a une coordinatrice du parcours. Elle reçoit les appels des médecins traitants, et elle se charge de tout ». Un gain de temps déterminant pour les praticiens. « Chez nous, jusqu’à présent, ils galéraient pour obtenir la mammographie et le rendez-vous chez le gynéco. Avec InOVe, ils seront incités à faire soigner leurs patientes à Vannes. On évitera de faire faire des kilomètres aux patientes, surtout si elles font de la radiothérapie, ça peut être tous les jours ».
Une infirmière coordinatrice, un seul numéro
Une infirmière en oncologie de la clinique Océane mettra en musique ce réseau, à compter du 15 mai. «Ça va être le fil d’Ariane d’un bout à l’autre », souligne Luc Valentin, qui a souhaité un numéro unique et une application accessibles à la fois aux patientes et aux médecins traitants et soignants vannetais avec l’accord de la patiente. « On veut aussi cibler l’après opération, où les femmes se sentent toujours un peu seules, précise le Dr Valentin. Les patientes pourront envoyer des messages à la coordinatrice via l’application. On leur proposera de répondre à des questionnaires pour voir comment elles se portent. L’idée est de maintenir le contact avec les patientes sur le moyen, voire long terme ».
Financé par l'Hôpital privé Océane et une dizaine de laboratoires pharmaceutiques, l’institut mobilise un budget de 110 000 € pour la première année, dont 10 000 € iront à un fonds de secours pour les patientes démunies dans leurs soins de support.
© Le Télégramme, par Caroline Lafargue, publié le 05/05/2023
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