À la Clinique de Flandre, poser un clip adoucit l'opération du cancer du sein

Convaincue des avantages du clip métallique pour cibler une tumeur, depuis janvier, la clinique de Flandre utilise cette nouvelle technique dans le traitement du cancer du sein. Moins contraignante que la méthode classique, elle améliore la prise en charge à tous les niveaux : patientes, radiologues, chirurgiens et équipes paramédicales.




Un grain de riz, même pas. Moins de cinq millimètres d’acier glissés au cœur de la tumeur. Depuis le début de l’année, la clinique de Flandre du groupe privé Elsan, pratique une technique novatrice dans le repérage préopératoire du cancer du sein. Après des tests effectués l’an passé, l’établissement coudekerquois est le premier de la région à adopter ce procédé. « C’est une technique mise au point il y a quelques années, validée par les études et utilisée dans d’autres centres, qui est intéressante sur plusieurs plans », avance Isabelle Pirlet, chirurgien, précisant qu’elle « ne concerne pas toutes les patientes ».

Avec l’évolution de la prévention et des traitements de cette maladie touchant plus de 58 000 femmes en France, les examens radiologiques permettent de détecter des lésions non palpables, de plus en plus petites, et donc non visibles pour le chirurgien. Dans ce cas, il est possible de retirer la tumeur en conservant le sein (chirurgie conservatrice). C’est là que le petit bâton entre en jeu. Il s’agit d’un clip métallique placé par le radiologue sous anesthésie locale au centre du tissu malade, et qui permet de guider le chirurgien lors de l’opération.


Plus de confort

Avant cette technique, les médecins de la clinique recouraient au « harpon » : une aiguille reliée à un fil métallique ressortant du sein pour indiquer la position de la tumeur. Couvert d’un pansement, le dispositif était placé le jour de l’opération ou la veille. Face à cette contrainte pouvant générer du stress pour la patiente dans son parcours, comme pour le radiologue et le personnel accueillant, en plus d’être moins invasif, le clip présente un gros avantage : « Une fois posé, il peut rester en place des mois (pas de délai imposé), même s’il y a un traitement en chimiothérapie. Il servira de repère jusqu’à l’opération lors de laquelle il sera retiré. Rien ne ressort du sein, il ne bouge pas, développe Ignace De Schrijver, radiologue. Il n’y a pas de risque de l’accrocher ni de saignements comme ça peut l’être avec le harpon. Il ne sonne pas aux portiques, la patiente n’est pas gênée dans son quotidien. Magnétique, il est détectable par une sonde par le chirurgien. »

Cet appareil indique la distance entre la sonde et le clip ainsi que l’axe dans une orientation en trois dimensions. Ce qui assure « une intervention très précise, décrit Isabelle Pirlet. Je peux choisir l’approche puisqu’il n’y a plus de fil à suivre, corriger l’axe en chemin, choisir l’endroit de la cicatrice en accord avec la patiente, pour un bon résultat esthétique. »

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