Le robot est l’avenir de la chirurgie. Le centre d’urologie de la Clinique Bon Secours, au Puy-en-Velay, a réalisé sa première cystectomie robotique sur un patient de 73 ans.
« Je suis fière de mes équipes », affirme Frédérique Talon, directrice de Bon Secours, au Puy-en-Velay, dont la clinique vient de réaliser mardi une première médicale à l’échelle de l’établissement : une cystectomie robotique.
Cette première intervention, effectuée sur un patient de 73 ans, atteint d’un cancer de la vessie a été rendue possible grâce au robot Da Vinci (de l’entreprise américaine Intuitive Surgical), un matériel de pointe (Le Puy et Périgueux sont les deux plus petites villes en France à s’être équipées) qui est opérationnel à la clinique depuis 2020.
Prostate, rein et maintenant vessie
Ce robot permettait jusqu’ici des opérations sur des malades atteints de cancers de la prostate et du rein. Pour le Docteur Jacques Largeron, cette technique offre « une réelle avancée en matière de suites opératoires ».
C’est le Docteur Pierre Gayrel, du service d’urologie de la clinique, formé à Toulouse, qui était à la manette (ou plutôt qui maniait les pinces du robot depuis son ordinateur), à l’intérieur du bloc opératoire, assisté d’un praticien de l’institut de lutte contre le cancer Paoli-Calmettes de Marseille.
La cystectomie consiste en l’ablation complète de la vessie pour un cancer étendu à la paroi de cette dernière. Quelques patients peuvent ne pas être éligibles à cette technique de pointe, par exemple, des personnes souffrant d’insuffisance respiratoire.
L’utilisation du robot n’évite pas une reconstruction, pour dériver les urines. « Elle est nécessaire durant le même temps opératoire, soit par la réalisation, le plus souvent, d’un “Bricker” (abouchement d’un bout d’intestin à la peau qui est relié aux uretères), soit grâce à la réalisation d’une “néo-vessie” (modélisation d’une nouvelle vessie avec de l’intestin qui est là aussi relié aux uretères). Chacun de ces montages comporte ses avantages et ses inconvénients », explique le Docteur Largeron.
La majeure partie des centres d’urologie en France réalisent la cystectomie par une incision standard du ventre (une quinzaine de centimètres). Depuis quelques années, la chirurgie robotique de cystectomie s’est développée surtout dans des grands centres (CHU principalement). « Elle tend à se démocratiser, mais reste moins développée que les prostatectomies ou néphrectomies, dans les centres disposant du robot chirurgical Da Vinci », précise encore le Docteur Largeron.
Les suites post-opératoires
Les avantages de la cystectomie robotique, en comparaison de la chirurgie ouverte, sont décrits comme suit : moins de pertes sanguines durant l’opération et diminution du risque de transfusions, de petites cicatrices à la différence d’une cicatrice conventionnelle. Également la réduction des douleurs post-opératoires et de la durée d’hospitalisation. De 12 jours en moyenne en chirurgie conventionnelle, de 7 à 8 jours en moyenne en chirurgie robotique. Une réduction de fait du temps de la convalescence, avec un retour aux activités normales plus rapidement. Cystectomie, prostatectomies, néphrectomies devraient représenter entre 110 et 120 interventions par an à Bon Secours. La prochaine cystectomie robotique est d’ores et déjà programmée sur un patient âgé de 66 ans.
©L'éveil de la Haute-Loire, 17/11/22
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