À Vannes, l'hôpital privé Océane travaille à l'amélioration de son impact environnemental, sociétal et éthique, en collaboration avec Oponce Analytics, une société nouvellement créée à Arradon.
« On est partis du constat que la responsabilité sociale d'entreprise (RSE) était un mot quasiment inconnu dans les établissements de santé », explique Renaud Chalochet, PDG d'Oponce Analytics, une société qu'il a créée début 2022, à Arradon. Son ambition : accompagner, dans un premier temps, les cliniques et hôpitaux privés, dans leur transition vers une croissance durable. La société a développé, en collaboration avec l'hôpital privé Océane de Vannes, 80 indicateurs pour mesurer leur performance environnementale, sociale et éthique (les trois piliers de la RSE). Cobaye de ce nouvel outil, baptisé GreenMedScore, l'établissement vannetais a obtenu la note C, soit 50 à 60/100.
Moins de gaz médicaux
En 2016, la Direction générale de la santé estimait à 700 000 tonnes le volume annuel de déchets d'activité de soins (dont 170 000 tonnes de déchets à risque infectieux - DASRI), soit environ 3,5 % de la production totale de déchets en France. Et la crise sanitaire a accéléré le phénomène. « À Océane, les DASRI sont bien triés, et on en produit 20 % de moins par séjour que la moyenne nationale », se félicite Benoît Barbier, à la fois anesthésiste-réanimateur à Océane et partie prenante d'Oponce Analytics.
Depuis trois ans, il a aussi changé ses habitudes, avec ses collègues anesthésistes. « On ne m'en avait pas parlé pendant mes études, mais j'ai appris sur le tard qu'on peut baisser la consommation de gaz médicaux en réglant mieux les respirateurs. Du coup, notre consommation est très faible depuis trois ans ». « Ils peuvent polluer 2 500 fois plus l'atmosphère que du CO2 », complète Renaud Chalochet.
Plus sobres au bloc
Si l'hôpital revendique 35 % de consommation en eau de moins par séjour que la moyenne des établissements de santé, « il y a des économies d'eau à faire dans les blocs opératoires et dans la stérilisation », annonce Nicolas-Pierre Poizat, directeur de l'Hôpital privé Océane, avant de préciser : « Si on est vertueux demain, oui on réduira nos dépenses, mais ce n'est pas l'objectif premier ».
Pour verdir son image, l'établissement est aussi en train de mettre en place une application de covoiturage pour ses employés, et la réutilisation des restes des repas par des associations (30 à 40 % sont jetés chaque jour). À partir de janvier 2023, 40 % de l'électricité consommée par Océane sera d'origine photovoltaïque. Autant d'actions qui feront monter le GreenMedScore de l'établissement. Dix autres hôpitaux privés adhéreront à ce système d'ici quelques mois.
Commentaires
Enregistrer un commentaire