Depuis peu, les patients opérés d’une hernie discale à la Polyclinique Majorelle-ELSAN de Nancy peuvent regagner leur domicile dans la journée. La prise en charge en ambulatoire de cette pathologie a été mise en place par la chirurgienne orthopédiste Aurélie Toquart. Comment est-ce possible ?
Comptez en temps normal trois à quatre jours d’hospitalisation pour une hernie discale et deux à trois mois de rétablissement. À la polyclinique Majorelle-ELSAN de Nancy, ce temps a été très nettement raccourci à l’initiative du Dr Aurélie Toquart.
Chirurgienne orthopédiste spécialiste du rachis exerçant également à l’hôpital de Bar-le-Duc (55) une journée par semaine, la praticienne s’est appuyée sur les pratiques les plus récentes pour réduire les lésions dues à l’opération ainsi que les risques post-opératoires de contracter une maladie nosocomiale ou de déclencher des complications. Sa méthode relève de la microchirurgie.
Aurélie Toquart chausse une lampe frontale et des lunettes grossissantes qui vont lui permettre d’être plus précise et de mieux cibler la zone à traiter.
Un geste mini-invasif
Mini-invasif, le geste ne dure en lui-même qu’une trentaine de minutes. « On diminue les incisions, on écarte un peu moins aussi, ce qui permet de limiter le délabrement musculaire, explique Aurélie Toquart. Le fait de préparer le patient en amont fait aussi qu’on le mobilise plus rapidement. Ce sont des petites habitudes nouvelles. »
La sortie d’hospitalisation se fait sous antalgiques et soins infirmiers à domicile. « Le patient est levé très rapidement après la salle de réveil. Dès qu’il revient dans sa chambre, on le lève et il peut rentrer chez lui », indique la chirurgienne. Aurélie Toquart ajoute : « Tout est programmé à l’avance. L’infirmière va passer à la maison pour faire les pansements. On prescrit des anticoagulants pendant quelques jours… »
Limiter l’immobilisation
En suivant ce parcours opératoire, le patient est admis le matin et sort donc le soir. Tout en réduisant l’hospitalisation, il favorise la reprise rapide d’une activité. « On limite l’immobilisation, ce qui est bénéfique pour le patient », observe le médecin. Le délai de récupération est lui aussi significativement abaissé. « On a des patients qui peuvent reprendre le travail après six semaines de convalescence », poursuit Aurélie Toquart.
Comment est-ce possible ? « On ouvre la peau au même endroit que pour une opération conventionnelle. La différence est qu’on va écarter le muscle uniquement du côté la hernie. On allège l’intervention. C’est pour cela qu’on peut permettre de faire ce geste en ambulatoire. En chirurgie d’arthrodèse (blocage de vertèbres), par exemple, ce ne serait pas possible. »
Sous anesthésie générale
L’opération se déroule tout de même sous anesthésie générale. L’instrument du chirurgien pénètre en effet assez profondément. « On gratte un peu l’os, on mobilise les nerfs parce qu’à la base on est sur le nerf sciatique. La hernie comprime le nerf sciatique. On va devoir mobiliser ce nerf pour accéder à la hernie. Et cela, c’est très douloureux », décrit Aurélie Toquart.
La chirurgie ambulatoire s’adresse à certains patients. Elle n’est pas imposée. Le patient doit y consentir et doit réunir les conditions pour pouvoir rentrer chez lui. Il ne peut, ainsi, se retrouver seul à son domicile et demeurer à moins d’une heure d’un établissement hospitalier. Dans certains cas, l’anesthésiste peut aussi demander qu’il soit maintenu en observation 24 à 48 heures supplémentaires. Ces préconisations concernent les personnes très âgées, des patients ayant des antécédents cardiaques…
©Thierry Fedrigo, "Clinique Majorelle à Nancy : la hernie discale opérée en ambulatoire", Le Répuublicain Lorrain, 13/02/2022
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