En France, la chirurgie robot-assistée s’est largement développée ces dernières années, notamment en urologie pour le traitement du cancer de la prostate, le cancer le plus fréquent en France chez l’homme. Mais à ce jour, aucune étude robuste n’a évalué l’intérêt de cette technique par rapport aux autres. ELSAN, leader de l’hospitalisation privée en France, lance alors une large étude incluant 2000 patients à travers la France, pour répondre à cette question.
Le cancer de la prostate est le deuxième cancer le plus fréquent au monde chez l'homme. Mais pour certains pays dont la France, il prend la première place, devant le cancer des poumons. Chaque année, plus de 50 000 nouveaux cas sont diagnostiqués en France.
Parmi les options de traitement possibles pour ce cancer, l’ablation de la prostate (appelée prostatectomie totale) est l’une des plus fréquentes lorsque la tumeur est diagnostiquée à un stade localisé. Cette chirurgie peut être réalisée de plusieurs manières :
- Par laparotomie qui consiste à effectuer l’ablation en procédant à une incision de l’abdomen ;
- Par cœlioscopie conventionnelle qui consiste à réaliser trois ou quatre petites incisions qui permettent d’insérer des instruments chirurgicaux ainsi qu’une caméra pour effectuer l’ablation ;
- Par voie robot-assistée qui consiste à réaliser la même intervention que la cœlioscopie conventionnelle mais avec l’aide d’un robot, donnant une meilleure vision opératoire et permettant la réalisation de gestes chirurgicaux plus précis.
« Le choix de la technique dépend des habitudes et de l’expérience de l’équipe chirurgicale, des caractéristiques de la tumeur et de la disponibilité du robot chirurgical », explique le Dr Pierre-Thierry Piechaud, urologue à la Clinique Saint-Augustin à Bordeaux et médecin coordonnateur de l’étude nationale menée par ELSAN. Car à ce jour, aucune étude robuste n’a comparé scientifiquement ces 3 techniques. « La plupart des chirurgiens constatent que le développement de la cœlioscopie puis de la chirurgie robot-assistée ont considérablement amélioré la prise en charge des pathologies tumorales, ajoute le Dr Piechaud. Mais aucune preuve scientifique ne permet d’étayer notre ressenti ». En effet, en France comme dans tous les pays concernés, la chirurgie robotique s’est installée sans études préalables. Le rapport de la Haute Autorité de Santé datant de novembre 2016 souligne d’ailleurs la faiblesse de la qualité méthodologique des études et méta-analyses évaluant la prostatectomie totale robot-assistée comparée aux autres techniques chirurgicales.
Une large étude nationale d’une durée de 5 ans sur l’intérêt de la chirurgie robot-assistée pour traiter le cancer de la prostate : une première en France
ELSAN lance alors une large étude afin d’évaluer l’impact de ces différentes techniques sur la récupération des patients (notamment pour les fonctions urinaire et sexuelle), leur taux de survie et leur qualité de vie à court, moyen et long terme après l’intervention.
2000 patients participeront à cette étude dans 22 établissements ELSAN répartis sur l’ensemble du territoire français. Concrètement, les patients devront compléter des auto-questionnaires validés sur le plan scientifique, avant et après l’intervention puis à chaque consultation de suivi pendant 5 ans.
Cette étude permettra également d’évaluer l’intérêt médico-économique de l’utilisation du robot chirurgical. « Dans un an, nous saurons déjà dire si le robot permet au patient de bénéficier d’un risque de complications moins élevé, d’une récupération urinaire plus rapide et donc de diminuer le besoin de rééducation, de diminuer les besoins en examens complémentaires ou encore de médicaments dans les suites de l’intervention », conclut le Dr Piechaud.
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