À Bonnefon, la technologie numérique en renfort d’une nouvelle filière de soins

« La chirurgie ambulatoire, c’est très bien pour certains actes, mais on s’est aperçus que pour les prothèses de hanche ou de genou, ce n’était pas optimal. Nous avons décidé de faire évoluer notre pratique », indique le Dr Xavier Nicolay, médecin orthopédiste. Olivier Bougette, directeur de la Clinique Bonnefon ajoute : « Nous avons remis le patient au centre du débat, en valorisant les actes des soignants. On a donc mis en place une filière de soins que l’on veut plus qualitative. » 


Lors de la pose de la prothèse, le chirurgien est équipé d’un système de réalité augmentée. 

Prise en charge novatrice 

Le chirurgien explique : « Chaque patient a des besoins de soins différents. On ne soigne pas une personne âgée isolée dans sa maison d’une vallée cévenole comme un tout jeune retraité qui habite en ville. Le but étant que le patient, une fois opéré, sorte rassuré et dans de bonnes conditions de l’établissement. S’il ne s’estime pas prêt à partir, il peut rester et bénéficier d’une surveillance. Se retrouver, encore endormi, sur le parking deux heures après une intervention, ce n’est pas terrible. On a beaucoup opéré de cette manière. À la faveur de la crise sanitaire, et du report des opérations, nous avons revu notre pratique. » 

La filière d’excellence mise en place par la clinique passe par une prise en charge spécifique bien avant l’opération. Le Dr Guy Aya, médecin anesthésiste, est au contact de patients âgés. Le médecin préconise une anesthésie « loco régionale, qui est plus confortable au réveil qu’une générale. Il faut beaucoup expliquer, rassurer. Pour compléter et renforcer le confort du patient avant l’opération, on fait appel à la sophrologie, à l’hypnose, et à l’acupuncture, pour diminuer le stress. On fait de plus en plus appel aux médecines parallèles. Leurs valeurs scientifiques, encore empiriques, sont d’ailleurs en cours d’établissement. » 

Toujours dans l’optique d’une meilleure prise en charge du malade, la clinique a investi dans un masque de réalité virtuelle. Il s’agit d’un système audio vidéo dans lequel sont diffusées des images de synthèse et de la musique douce. « Le patient peut s’évader du contexte médical et s’extraire de sa réalité », décrit l’anesthésiste. 

Toutes ces interventions réclament davantage de soignants et des investissements. « On s’y retrouve avec la diminution des médicaments analgésiques. La gestion de la douleur post-opératoire est essentielle, note le directeur de Bonnefon. En 2021, nous avons recruté 12 infirmières malgré un contexte général de soins un peu plus élevé. » 

« Une opération bien vécue, c’est un réveil en douceur, confirme le Dr Nicolay. Une récupération rapide est possible quand on n’a pas mal. On peut donc attaquer la rééducation au plus vite. Les résultats sont positifs, à court, moyen, et long terme. » Depuis la rentrée, les chirurgiens orthopédistes bénéficient de lunettes de réalité augmentée, un dispositif novateur pour les opérations du genou. « Ce système optronique est une aide supplémentaire pour la mise en place de la prothèse fabriquée par l’entreprise ATS à Alès. Avec cette filière, on veut montrer qu’il est possible de se faire soigner à proximité de chez soi, dans les meilleures conditions. On n’a rien à envier à d’autres villes plus importantes. »


© Fabrice Andrès, "À Bonnefon, la technologie numérique en renfort d’une nouvelle filière de soins", Midi Libre, 04/11/2021

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