À l'Hôpital privé Les Franciscaines, à Nîmes, une technologie innovante permet depuis quelques semaines la pose de prothèses de cheville sur-mesure. Une première en Occitanie. Explications.
Il y a quelques semaines a eu lieu, au nouvel hôpital privé Les Franciscaines, une première régionale avec la pose de prothèse de cheville à partir d'une technique innovante venue des États-Unis.
Elle permet de poser l'implant de la manière la plus précise possible, pour une meilleure tenue sur le long terme et une meilleure efficacité pour le patient.
« Le support que nous avons utilisé pour poser la prothèse de cheville est réalisé en 3D et sur-mesure, souligne Marion Di Schino, la chirurgienne orthopédiste qui a réalisé l'opération début octobre sur une patiente âgée de 73 ans. Ce dispositif unique à chaque patient permet de poser la prothèse de manière optimale. Cette pose est la plus précise possible, car l'instrument est parfaitement adapté à la surface osseuse du patient. Cette nouvelle technologie doit soulager la douleur et redonner la mobilité à l'articulation. »
Dans le même temps, le positionnement de la prothèse, considéré comme primordial, est ajusté en amont sur une reconstruction 3D informatique, ce qui permet, entre autres, une plus grande longévité des implants.
Une pose très rare et encadrée
Il faut savoir qu'en France la pose de prothèses de cheville, contrairement à celles du genou et de la hanche, est rare et très encadrée. À peine 600 prothèses sont posées par an, contre plus de 150 000 pour les genoux et les hanches.
À Nîmes, l'Hôpital privé Les Franciscaines est aujourd'hui le deuxième centre privé poseur de prothèses de cheville en France, en matière de nombre de poses, et le sixième au niveau national.
Cela fait maintenant plusieurs années que les chirurgiens du cabinet d'orthopédie Sportho 30, auquel est rattachée le Dr Marion Di Schino, œuvrent pour la promotion et le développement des prothèses de cheville en France, et cela sous l'impulsion notamment des docteurs Asencio et Léonardi, précurseurs dans ce domaine.
Ce nouveau type d'opération de la cheville peut être pratiqué sur la plupart des patients, et plus particulièrement sur « ceux qui présentent une arthrose post-traumatique »
Mais il faut savoir que dans le cadre de cette nouvelle technique, le travail préparatoire de la pose d'implant, d'une durée d'environ deux mois, est une phase importante.
« Le patient passe d'abord un scanner de la cuisse au pied, explique Marion Di Schino qui a intégré l'équipe du cabinet Sportho 30 il y a neuf ans. Ensuite, une reconstruction virtuelle du squelette en 3D est réalisée, et le positionnement optimal des implants est alors décidé en concertation entre le chirurgien et les ingénieurs qui, à partir des résultats du scanner, fabriquent sur-mesure, par impression 3D, l'instrument de pose unique au patient ».
Une opération d'une heure et demie en moyenne
Grâce à ce procédé, l'opération ne dure qu'une heure et demie en moyenne. Un temps moins long que lors des opérations s'appuyant sur des techniques plus traditionnelles.
Quant à la période d'immobilisation du patient – dans une botte pour favoriser la cicatrisation –, elle est estimée à trois semaines, suivie par d'un séjour en centre de rééducation.
Pour l'heure, cette technologie, nouvellement arrivée en France devrait être progressivement déployée auprès des chirurgiens utilisateurs de prothèses de cheville tout au long de l'année 2022. « En janvier, nous avons déjà six opérations programmées avec cette nouvelle technique », note Marion Di Schino.
© Gil Lorfèvre, « Nîmes : une pose de prothèse pour cheville sur-mesure et innovante », Midi Libre, 21.11.2021
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