Jeudi 10 juin, le Dr Jacques Markarian, anesthésiste et président de la commission médicale d'établissement, ainsi que Sylvie Markarian, responsable du service des soins critiques, et Romain Auriac, directeur du Centre Médico Chirurgical (CMC) de Tronquières, présentaient le service flambant neuf de soins intensifs.
L'accueil nouveau service de soins intensifs du CMC de Tronquières |
Un service flambant neuf
Lumineux, aux couleurs chatoyantes et rassurantes, un choix délibéré du Dr Sylvie Markarian, le nouveau service est installé au 3e étage du Centre Médico Chirurgical, où se situait, il y a quelques années encore, le service de réanimation.
Le Dr Sylvie Markarian indique que son service dispose d'un effectif de 50 personnes. Les soins critiques qu'elle dirige comptent vingt-deux lits dont huit pour les soins intensifs et quatorze pour les soins continus.
Après huit mois de travaux réalisés en autofinancement, sans aucune aide financière externe, le service de soins intensifs est désormais fin prêt pour accueillir le transfert du matériel et des équipes. Le service a ouvert ses portes ce mercredi 16 juin.
L'unité est d'une capacité de 8 lits mais elle compte 10 boxes « pour permettre aux équipes d'entretien d'assurer un nettoyage complet et une désinfection des boxes entre chaque patient » explique le Dr Jacques Markarian, et la responsable du service d'ajouter « ici nous ne sommes pas bloqués par le manque d'espace ». En effet, les boxes sont spacieux avec une vue imprenable sur les Monts du Cantal et les paysages verdoyants alentours.
L'objectif de devenir réanimation
« En avril nous avons déposé un dossier auprès de l'ARS*, pour autoriser la création d'un service de réanimation » explique Romain Auriac. Une demande qui porte sur six lits. « Nous le faisons dans l'optique de pouvoir disposer de deux unités de réanimation dans le Cantal ».
« On a su faire face à la crise sanitaire du Covid-19 » explique avec pragmatisme le Dr Jacques Markarian « en mettant en place avec le centre hospitalier une organisation qui a bien fonctionné » avec la transformation du service de soins intensifs en service de réanimation.
« Durant la crise sanitaire, nous avons fait de la réanimation dans des chambres qui n'étaient pas équipées pour. Mais nous l'avons fait, nous nous sommes adaptés », précise avec conviction le Dr Sylvie Markarian. Mais pour y parvenir, précise-t-il, « nous avons dû prélever des soignants sur le bloc opératoire ».
Des soignants qui ont nécessairement fait défaut à leur service d'origine « cela a nécessité une réorganisation, c'est déstabilisant ». Mais les professionnels de santé ont dû s'en accommoder. Néanmoins, le directeur a rappelé que la crise sanitaire avait amené à des déprogrammations, engendrant des retards de soins et finalement des pertes de chances.
Par ailleurs, « pour former une infirmière en soins intensifs », précise le Dr Sylvie Markarian, « il faut un an ». Cette formation des nouveaux personnels se fait en interne avec un système de tutorat. Durant la crise sanitaire et pour répondre aux besoins, « des soignants ont suivi des formations très encadrées d'au moins quatre semaines » ajoute le Dr Sylvie Markarian. La responsable du service de soins intensifs regrette, et trouve même dommage, que l'acquisition de cette expertise développée à l'occasion de la crise sanitaire, ne soit pas pérennisée « on ne peut pas dire “au revoir” aux personnels une fois la crise passée ».
Pour le président de la commission médicale d'établissement, l'objectif est de « faire perdurer une situation qui a été salutaire pour tout le monde ». Et Romain Auriac de préciser « le dépôt de notre dossier auprès de l'ARS est motivé par l'expérience acquise durant la crise sanitaire afin de pérenniser des formations, l'acquisition de matériels coûteux comme les respirateurs… ». Et le Dr Jacques Markarian d'expliquer « en hiver nous avons des pics », des affluences de patients, « avec un service de réanimation nous pourrions accueillir plus de malades, nous pourrions nous adapter à la réalité de la situation. »
© Stéphane Briant, « Le service de soins intensifs aimerait devenir réanimation », Le Réveil Cantalien, 18-24 juin 2021
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