Post-partum : l’Hôpital Privé Océane mise beaucoup sur la prévention

 Qu’elles soient pédiatre, sage-femme ou gynécologue, elles sont en première ligne pour détecter les dépressions post-partum. Mais, à l’hôpital Océane à Vannes, on mise aussi beaucoup sur la prévention. « Je pense que toutes les mamans passent par une période plus ou moins longue où ça ne va pas. Ce qui est normal », affirme Anaïs Lehure, sage-femme à l’hôpital privé Océane, à Vannes. « Mais c’est une période dont on ne parle pas forcément ».  


L'équipe d'accompagnement post-partum de l'Hôpital Privé Océane


" Nulle n'est Wonder Woman "

À la naissance d’un enfant, « il y a plein de moments épatants », poursuit le Dr Amandine Lerebours-Barbier, gynécologue, mais « il est normal d’avoir des hauts et des bas. Nulle n’est Wonder Woman. On ne le dit pas assez ».Voilà pourquoi, lors de la visite postnatale, elle s’intéresse au moral de ses patientes.« Si on ne cherche pas, on ne trouve pas », fait-elle valoir, cette visite étant un moment clé pour détecter les dépressions post-partum. 

Tout comme le sont les visites à domicile de la sage-femme et les rendez-vous avec le pédiatre.« La dépression peut intervenir deux mois après la naissance. À ce moment-là, nous, les gynécos, on ne les revoit pas forcément. Le pédiatre, lui, va pouvoir mettre le doigt sur un développement inhabituel du bébé », explique le Dr Laure Maillet-Dumas. Car, oui, celui-ci peut en pâtir : « Un enfant qui va être atonique, en retrait, cela peut être le signe d’une dépression maternelle »,expose le Dr Claire Duhaut, pédiatre.« Il n’y a pas d’interaction avec la mère : il n’y a pas le regard, pas la parole, pas le sourire ». Mais, fort heureusement,« c’est rattrapable ».

Quels qu’ils soient, les professionnels de santé ont un rôle primordial : celui de proposer une prise en charge à ces patientes. « On travaille avec l’EPSM (Établissement public de santé mentale) », déclare le Dr Lerebours-Barbier. Le médecin traitant peut aussi avoir un rôle déterminant. Et la PMI et les psychologues de ville sont de « vrais relais ».


"Des points de vulnérabilité peuvent nous alerter"

Mais prévenir la dépression peut, dans certains cas, éviter qu’elle ne se développe et, dans d’autres, minimiser ses conséquences. « Lors de l’entretien prénatal, des points de vulnérabilité peuvent nous alerter :une patiente qui est isolée, qui a des antécédents de dépression… Là, on se dit :  Peut-être que…", détaille Joannique Vanhove, cadre sage-femme. « Ce n’est pas anodin d’être sous anti-dépresseurs à 30 ans. Ces patientes peuvent basculer plus vite », poursuit le Dr Maillet-Dumas. 

En fonction de ces vulnérabilités, il s’agit là aussi de les orienter vers les professionnels les plus appropriés.« En France, on fait peu de prévention. Or la prévention, ça marche », certifie le Dr Lerebours-Barbier. Un constat qui pousse l’hôpital à développer de nouveaux projets. Parmi lesquels un bilan prénatal. À l’occasion  d’une demi-journée, les futures mamans peuvent désormais échanger avec une sage-femme, une psychologue… Et, à terme, l’objectif serait de décliner ça au cours du post-partum. Toujours dans le but de lutter contre un phénomène qui prend de l’ampleur.


©  Le Télégramme, le 18/03/21

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