Opération du coeur rarissime à la clinique Saint-Pierre de Perpignan

L'équipe du docteur Benkemoun a réalisé il y a quelques mois un remplacement de valve aortique suite à une malformation congénitale rarissime.

Un cas observé sur 0,0006% de la population et qui concernait là une patiente âgée de 87 ans.

L'équipe perpignanaise du docteur Henri Benkemoun qui a assuré l'opération. DR

L'anomalie physiologique porte un nom poétique : le trèfle à quatre feuilles. Les quatre « feuilles » étant celles de la valve aortique qui n'en compte normalement que trois. En réalité des clapets qui s'ouvrent et se ferment pour laisser passer le sang. Chez cette patiente de 87 ans, habitante d'une commune des Pyrénées-Orientales, ces quatre clapets se sont calcifiés, rétrécissant dangereusement le diamètre au point de rendre la circulation sanguine très difficile et l'empêcher de poursuivre une vie normale. L'octogénaire ne pouvait ainsi parcourir que quelques petits mètres à son domicile. Elle a quitté la clinique avec un cœur tout neuf ou presque, 48 heures à peine après l'opération. Explications.

« On peut désormais opérer des patients fragiles »

C'est grâce à une technique non invasive, sans ouverture du sternum donc, mais via l'artère fémorale, que l'opération s'est déroulée en 1 h 30 chrono. Le temps d'amener la prothèse près de l'aorte et de la déployer via un petit ballonnet en lieu et place de cet incongru trèfle à quatre feuilles. « Tout cela se fait au bénéfice du patient », se réjouit Pascal Delubac, le directeur de la clinique perpignanaise (plus de 500 salariés et une centaine de médecins). « C'est un atout pour nos territoires car il y a deux ans encore, les patients devaient se rendre au CHU de Montpellier, souvent avec nos équipes délocalisées, pour bénéficier de ces nouvelles techniques interventionnelles, poursuit le directeur. Avec cette technique en particulier, employée par l'équipe du docteur Benkemoun, une équipe pointue et rodée, on peut désormais opérer des patients fragiles. C'est une performance médicale au service des patients ». L'intervention, très rare donc, a d'ailleurs eu un retentissement international puisqu'elle a fait l'objet d'une publication dans la revue américaine spécialisée « Journal of cardiac surgery ».

La clinique Saint-Pierre (groupe Elsan) investit 7 à 8 M€ dans son extension qui profitera notamment au service « coeur-vaisseau » et à la réanimation.

© L'Independant, Frédérique Michalak , 16 juillet 2020  

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