Depuis quelques mois, la Polyclinique de l'Ormeau, à Tarbes, a
mis en place des séances de médiation animale au sein de l'unité de
soins palliatifs. Une manière pour les malades de sortir du quotidien.
Tous les jours, dans l'unité de soins palliatifs de la polyclinique de
L'Ormeau, des visiteurs à quatre pattes arpentent les couloirs et
poussent les portes des chambres. Aussi affectueux que poilus, ces
chiens sont ici « au boulot »: ils interviennent dans le cadre de la
médiation animale mise en place dans l'unité en partenariat avec les
cadres de santé et l'association Gramma, basée à Ibos.
Ce vendredi-là, Gina et Ewa, respectivement 8 ans et 5 ans, sont
installées confortablement au pied de ce monsieur hospitalisé et
visiblement très fatigué. La veille, il a accepté la médiation animale,
proposée à tous, acceptée par certains. Du bout des doigts, il caresse
la truffe noire d'Ewa, et parle de tout et de rien avec
Sophie Labagnères, l'une des quatre intervenantes de Gramma. Du chien
qu'ils ont eu et de celui de sa fille, des vacances en Espagne, de la
vie qui passe... Mais jamais de sa présence ici. « C'est une parenthèse
dans leur quotidien », explique la professionnelle de la médiation
animale, formée et qualifiée. « Nous ne faisons finalement que
discuter. Les échanges sont différents selon les personnes, selon la
sensibilité de chacun. » Dans certaines chambres, le patient accueille
les chiens avec effusion et à grand renfort de câlins, quand dans
d'autres une certaine distance est nécessaire. « Parfois, les patients
veulent seulement une présence. Et ces chiens sont de véritables petites
boules de vie », précise Sophie.
« Le patient se décentre de sa maladie »
Pour le docteur Olivia Boesflug, médecin coordinateur de l'unité et à
l'initiative de la médiation animale mise en place ici au printemps
2019, celle-ci créée en effet un support d'échange entre la médiatrice
et le patient, entre le personnel et la famille, mais aussi entre
médecins.
« Le patient se décentre de sa maladie. Cela lui permet de parler de
tout à fait autre chose, de se raconter, et lui donne un rôle que celui
de malade. » A ses côtés, le docteur Alice Denis, cadre de santé de la
filière oncologique, acquiesce et ajoute : « Le patient est sans
cesse 'touché' : là, c'est lui qu'on touche, il est actif et non plus
passif. Un toucher doux, agréable. Par ailleurs, il y a probablement
des effet anxiolytiques dans la médiation animale, bien que ce ne soit
pas pour le moment démontré. »
Des soins de support primordiaux
Ici, la médiation animale s'inscrit dans une volonté très ancrée des
médecins de l'unité de soin palliatif de créer un véritable lieu de
vie. « Les soins de support comme la médiation animale, mais aussi la
sophrologie, la gym douche ou encore l'intervention d'une
socio-esthéticienne font partis d'une prise en charge globale des
patients. C'est une manière, pendant un temps donné, de mettre à l'écart
tout ce qui est de l'ordre du médical », précise le docteur Alice
Denis, qui évoque également la salle réservée aux familles et l'espace
jeux pour les enfants mis en place par l'association interne
L'Etoile. Donner la possibilité aux patients de s'évader, de se
distraire, de prendre soin de soi... :à l'unité de soins palliatifs de
L'Ormeau, le bien-être n'est pas un luxe, mais une priorité.
L'UNITÉ DE SOINS PALLIATIFS :
- Un accueil de fin de vie : 40% des patients rentrent chez eux ou en
établissement adapté après leur hospitalisation. Ici, le personnel
soignant travaille de concert pour préparer et faciliter ce retour.
- Une prise en charge de la douleur par des médecins spécialisés.
- Un séjour de répit pour la famille ou les aidants : dans ce cas
précis, l'unité de soins palliatifs accueille des personnes pour 14
jours maximum.
- Un séjour de répit pour les soignants fatigués.
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