Trois femmes occupent désormais les postes de direction du Pôle santé sud, plus grosse clinique du Mans. Une première, qui reflète l’évolution de la société.
Au Pôle santé sud, union du centre médico-chirurgical (CMCM) et de la clinique du Tertre-Rouge, trois femmes ont pris le pouvoir. À la tête de ce trio, Cécile Spender, 53 ans, chapeaute l’ensemble des projets du groupe Elsan, au Mans : CMCM, Tertre-Rouge et clinique Victor-Hugo. Cette manageuse TGV, qui fait la navette entre Paris et Le Mans, est épaulée par Patricia Tassin, 60 ans, directrice du Tertre-Rouge et de Victor-Hugo, et Caroline Jund, 40 ans, qui vient d’être nommée directrice du CMCM. Après une longue lignée de directeurs masculins, c’est la première fois qu’une femme prend les rênes de l’établissement.
« Un signe encourageant »
« A l’heure où on parle beaucoup de parité, c’est un signe encourageant pour toutes les jeunes femmes. L’ascenseur social fonctionne » se réjouit Caroline Jund, maman d’un garçon de 8 ans, dont l’arrivée aux manettes vient rééquilibrer un tableau paradoxal: l’établissement, dont le personnel est à 90 % féminin, a toujours été dirigé par des hommes. « C’est le reflet d’une société qui évolue. Et au sein du groupe Elsan, c’est une marque de confiance », estiment, en chœur, les trois patronnes aux profils différents, mais complémentaires.
Cécile Spender possède une solide expérience dans la direction d’établissements, aussi bien dans le privé que dans le public ou l’associatif. Patricia Tessin, médecin généraliste de formation, a été médecin-conseil à la Caisse primaire d’assurance maladie, puis à l’agence régionale d’hospitalisation, avant d’intégrer le groupe Vedici, devenu Elsan, pour « accompagner les projets médicaux du groupe ».
Quant à Caroline Jund, elle a travaillé comme responsable qualité dans différents établissements de santé du grand Ouest, avant de devenir directrice de l’établissement de soins de suite Korian-Rougemont et de rejoindre le CMCM en 2011, comme directrice adjointe.
« Vision pragmatique »
Réunies par « une vision commune assez pragmatique », ces trois femmes soulignent l’importance d’une collaboration étroite entre établissements du même groupe : « Notre priorité, c’est le parcours patient. »
Exemple ? Avant une opération au Pôle santé sud, une patiente atteinte d’un cancer du sein ou de l’utérus, peut bénéficier d’un prélèvement d’ovocytes au laboratoire d’assistance médicale à la procréation. Puis suivre une chimiothérapie ou une radiothérapie à la clinique Victor-Hugo.
Après guérison, elle pourra bénéficier de la reconstruction mammaire ou de la fécondation in vitro, si besoin. « L’idée, c’est comme si c’était une seule et même équipe qui assurait la prise en charge », souligne le trio, qui prend aussi l’exemple d’un cancer de la prostate : « Les médecins de chaque site pourront se concerter pour faire le meilleur choix : ablation chirurgicale ou radiothérapie. »
© Ouest-France – Vendredi 02 novembre 2018 – Jérôme Lourdais
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