Montier-la-Celle : Unis pour une nouvelle offre de soins


Depuis le 5 novembre, la clinique Montier-la-Celle s’ouvre à la médecine polyvalente et la petite urgence grâce à l’investissement sans faille de trois urgentistes.

Ils planchent sur le dossier depuis près d’un an. Que faire face à une offre de soin saturée, face à l’engorgement chronique du service des urgences du centre hospitalier ? Puisqu’il n’est plus question de s’élever, de pester, alors ils ont cogité. « Ils », ce sont trois « futur-ex- » praticiens hospitaliers du pôle urgence de l’hôpital. Valéry Flipon, Hélène Clément et Alexandre Horiot ont donné du temps, de l’énergie. Ils se sont investis pour l’hôpital public, mais aujourd’hui, ils ont décidé de faire autre chose, autrement. Pas mieux, mais différemment.

Ils ont accouché le 5 novembre prochain d’un projet novateur et innovant à la polyclinique Montier-la-Celle. En l’espèce, un service de médecine polyvalente et des consultations inopinées. Il ne s’agit pas d’un service d’urgence ni d’un cabinet de médecine générale. « C’est un espace intermédiaire entre la ville et l’hôpital », disent-ils d’une seule voix. Concrètement, les professionnels de santé peuvent leur adresser les patients qui ne relèvent pas des urgences. « Il s’agit de la petite urgence », précise Hélène Clément. « Des plaies à suturer, de la traumatologie… Tous ces patients qui ont besoin d’une réponse rapide, adaptée et qui participent actuellement à l’engorgement des urgences faute de structure adaptée.» Parallèlement aux consultations ouvertes de 14 h à 20 h tous les jours de la semaine, ils font tourner le service de médecine polyvalente.


« Le patient aura le choix »

Pas de concurrence, mais une volonté exprimée de complémentarité. « À terme, la démographie médicale ne permettra plus de prendre en charge les patients dans de bonnes conditions. Avec ce nouvel outil, on ne souhaite pas faire à la place de, mais avec. C’est indispensable pour que cela fonctionne », rappelle Alexandre Horiot. Dans la boucle : les médecins libéraux, les infirmières, les kinés et les régulateurs du centre 15. Tous ceux qui se trouvent aux côtés des patients d’un bout à l’autre de la chaîne de soin. « Face au bilan qui nous sera communiqué, nous saurons si nous pouvons prendre en charge ou s’il nous semble plus opportun d’orienter le malade ailleurs. En fait, nous raisonnons avec le patient au coeur du dispositif. » Alors, pourquoi la polyclinique ?

« L’intérêt, c’est de proposer une prise en charge globale. Nous pourrons assurer une consultation ou garder un patient dont le cas nous semble limite avec la certitude d’agir au mieux pour lui. Pour ce faire, nous partagerons les lits de médecine polyvalente avec nos confrères cardiologues. » Une nouvelle offre et un nouveau choix pour les Aubois. « Pour l’instant, le créneau est étudié pour tenir et faire de la qualité, mais tout est amené à évoluer. Désormais, le patient aura le libre choix. »


« La force de cette structure, c’est la complémentarité »

Nadia Rose est directrice de la polyclinique Montier-la-Celle. Ce projet, elle y travaille avec détermination depuis de longs mois. « Cela répond à une demande forte des patients aubois. La force de cette structure, c’est la complémentarité. Ces médecins généralistes, urgentistes, auront autour d’eux des spécialistes pour traiter les patients de manière globale. S’il faut qu’un malade soit opéré, il le sera, s’il faut qu’il bénéficie d’une radio, il l’aura.»

Cette structure, Nadia Rose la porte avec la force des convaincus tant la voie est libre. « Avec le rapprochement de la clinique des Ursulines en septembre 2019, nous aurons de nouveaux bureaux de consultations. Toutes les activités seront regroupées en un même lieu pour le bien du patient. » Pas question là encore de voir trop grand, trop vite.

« Ce projet est particulièrement bien ficelé et ça nous a pris du temps. Nous nous sommes organisés pour que cela fonctionne bien, ensuite, nous verrons. Nous saurons nous adapter en fonction des besoins, de la demande. »




© Est Éclair – Samedi 6 Octobre 2018 – Céline Tillier

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