Un nouveau traitement contre le cancer au Pôle Santé Sud


Un nouveau traitement contre le cancer au Pôle Santé Sud

La chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale (CHIP) arrive au Mans. Derrière ce nom barbare se cache un espoir pour les patients atteints de cancers abdominaux. En Sarthe, la première intervention de ce type a eu lieu en avril dernier. 

L’arrivée en Sarthe de la CHIP était un souhait conjoint des praticiens du Pôle Santé Sud (PSS) et de la clinique Victor Hugo. C’est maintenant chose faite. Les Dr Georgeac et Amariutei, chirurgiens digestifs au PSS, ont été les premiers à expérimenter la technique dans le département.

La technique de la CHIP est utilisée sur les cancers de la zone abdominale, notamment du côlon et de l’ovaire, sur des patients âgés de moins de soixante-dix ans. Elle permet de traiter des cancers à un stade avancé, là où la chimiothérapie classique ne marche plus. D’après le Dr Georgeac « les résultats des recherches montrent jusqu’ici qu’elle offre une plus grande espérance de vie et une meilleure qualité de vie pour les patients » .


Une opération de six à huit heures
Mais même si les premiers résultats sont prometteurs, les médecins ne peuvent pas recourir à cette solution fréquemment. Utilisée en dernier recours, l’intervention est très lourde pour le patient. Et pour cause, l’opération, qui se déroule en deux étapes, dure de six à huit heures. La première étape est l’ablation totale des lésions cancéreuses. Vient ensuite la chimiothérapie. Le tout est réalisé dans un environnement chaud d’environ 42 °C (l’hyperthermie). « La chaleur augmente l’efficacité du traitement » , explique le Dr Georgeac.

Selon le Dr Amariutei, l’utilisation de cette technique est « un travail d’équipe » . Plusieurs services du PSS ont été mobilisés : la cancérologie, l’anesthésie, la néphrologie… Ce type d’intervention doit d’ailleurs être validé en amont par un collège pluridisciplinaire. « La procédure est complexe et nécessite une surveillance étroite du patient ». Le Dr Georgeac confirme : « Il faut tout connaître de sa santé. »


Une technique coûteuse
La CHIP nécessite une machine spécifique, dont l’utilisation est coûteuse : il faut compter plus de 5 000 € par intervention. « On ne peut pas dire que ce soit une technique rentable » sourit le Dr Georgeac. Dans le futur, ce dernier espère pouvoir traiter en Sarthe une dizaine de patients atteints du cancer du côlon par an. Pour le cancer des ovaires, sur lequel la technique fonctionne mieux, le chirurgien table sur « une trentaine de patients ».

Cette opération est aujourd’hui pratiquée dans vingt-trois établissements de santé en France. Deux patients sarthois sont actuellement en attente de ce traitement.



© Ouest-France – Béatrice Chot-Plassot – 09 juillet 2018

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