Clinique Victor Hugo : chimiothérapie, mini-caméras et maxi-sécurité



Clinique Victor Hugo : chimiothérapie, mini-caméras et maxi-sécurité

La clinique Victor-Hugo, au Mans, s’est équipée d’un système de caméras intelligentes pour contrôler la préparation des médicaments anticancéreux. Un investissement rendu possible grâce à une association caritative. C’est une première en Sarthe. La clinique mancelle Victor-Hugo, spécialisée dans le traitement du cancer, met en place un système de mini-caméras qui va grandement rassurer les patients. Et les soignants. Reliées à un logiciel, trois caméras intelligentes surveillent la préparation des produits qui doivent être injectés en chimiothérapie.


Le double contrôle humain maintenu
Intérêt ? « Aujourd’hui, on fait un double contrôle humain. On va garder ce double contrôle. Mais avec la caméra, on maximise la sécurité » , expliquent Maroussia Lecacheux et Vincent Regouin, préparateurs en pharmacie, postés devant la hotte stérile où sont préparés les produits. Rien n’échappe à la vigilance des caméras : code-barres de l’ordonnance, étiquette du flacon, seringue d’injection. Chaque étape est analysée avant d’être validée. Si l’oeil de lynx numérique, baptisé Drugcam, repère une erreur, une alerte apparaît à l’écran.


Calcul de la dose dans la seringue
« La caméra est capable de dire si j’ai mis le bon produit et de calculer si le volume dans la seringue correspond au dosage prescrit sur l’ordonnance » , détaille Vincent Regouin, dont les mains, protégées de gants bleus, passent des ustensiles à la souris. Arrive-t-on au risque zéro ? « Pour l’instant, on est en phase de test, mais on peut dire que oui » , estime le préparateur, pour qui ce nouvel outil renforce la règle des 5B : bon produit, bonne dose, bonne voie, bon moment au bon patient.


17 000 séances de chimiothérapies par an
La caméra permet aussi de réduire le gaspillage, coûteux, et de bénéficier d’une traçabilité : la vidéo de chaque fabrication est archivée durant six mois. L’investissement, chiffré à 36 000 €, en vaut la chandelle. Chaque année, la clinique réalise 17 000 séances de chimiothérapie. Et la bagatelle de 31 000 préparations de produits toxiques pour éliminer les cellules cancéreuses.
36 000 €. C’est le prix du système de mini-caméras de contrôle. Un investissement réalisé grâce à l’association Les sapins de l’espoir, qui collecte de l’argent destiné à l’achat de matériel innovant pour la lutte contre le cancer. En 21 ans, l’association, qui finance et achète directement le matériel, a collecté plus d’un million d’euros. « Ça fait plusieurs années qu’on travaille avec la clinique Victor-Hugo » , précise Maurice Levier, président de l’association, dont l’épouse a été soignée dans la clinique mancelle.
Grâce à l’intelligence artificielle, les préparateurs en pharmacie peuvent s’appuyer sur un troisième oeil renforce la sécurisation des manipulations.


© Ouest-France – Jérôme Lourdais – Lundi 25 Juin

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