Socio-esthétique à l'ICPN : « Ça permet de penser à autre chose qu’à la maladie »


Socio-esthétique à l'ICPN : « Ça permet de penser à autre chose qu’à la maladie »


Annette bénéficie d’un soin socio-esthétique à l’institut de cancérologie Paris nord. Une parenthèse dans son combat.

Chaque semaine, du lundi au vendredi, Annette, 67 ans, se rend à l’institut de cancérologie Paris nord. C’est ici qu’elle suit une chimiothérapie depuis le 12 janvier. Mercredi, après une séance de radiothérapie, elle a bénéficié d’un soin d’un autre genre. La voilà qui pousse la porte du cabinet de Cristina Veber pour un atelier socio-esthétique de 45 minutes.

Entre un soin du visage, un maquillage, une manucure et une pédicure, Annette n’hésite pas une seconde. « Je vais faire les pieds », sourit-elle. Dans la petite pièce mise à disposition de la socio-esthéticienne, une musique de chants d’oiseaux retentit. La patiente savoure. Plus qu’un soin, c’est une parenthèse, nécessaire, dans le combat contre son cancer. « Ça fait beaucoup de bien, insiste-t-elle, pleine de peps. Ça permet de penser à autre chose qu’à la maladie. Dans un moment comme aujourd’hui, on prend soin de notre corps d’une autre manière, c’est ce qui est intéressant », sourit cette habitante d’Ecouen. Un « moment de plaisir » et de « décompression ».

Un atelier proposé gratuitement aux patients
Les bienfaits de ces séances mises en place depuis novembre semblent incontestables. « Quand les femmes entrent ici, elles ont souvent une mine fatiguée, mais quand elles repartent, elles ont plus de pêche », constate Cristina Veber. Un mercredi par mois, elle accueille gratuitement sept patientes à la journée. Instaurés par l’institut, en partenariat avec le fonds de dotation Ereel — qui fournit les produits utilisés lors des soins —, ces ateliers sont à leur charge, sachant qu’une séance coûte entre 50 et 70 €. « Cela représente une dizaine de milliers d’euros, détaille Marc Vaucher, le directeur de l’institut. Il y a cette volonté de les rendre accessibles à un maximum de patients. »

« Nous souhaitons apaiser ou faire en sorte que le traitement suivi soit le moins difficile possible à vivre, explique Marc Vaucher. Nous voulons permettre aux personnes de se projeter. Cela a un effet favorable sur la guérison. » Le bien-être du patient fait partie intégrante du parcours de soins. « Nous avons du matériel de pointe, une équipe médicale très compétente et cette philosophie collective qui place l’humain au centre de nos actions, insiste Marc Vaucher. Notre vision c’est : des femmes et des hommes qui soignent des femmes et des hommes. »

Cet atelier vient compléter plusieurs services déjà disponibles, certains payants mais à bas coût comme la réflexologie ou l’hypnose. Chaque année, l’institut de cancérologie Paris nord soigne 1 400 patients.

@Le Parisien – 19/02/18 – Par MAÏRAM GUISSÉ

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