Le Pôle Santé Sud regarde l’avenir


Le Pôle Santé Sud regarde l’avenir


Le site mise notamment sur le fast track, service unique dans la Sarthe et espère attirer des praticiens.

Son passage à la clinique aura été éclair. Il est 13 h 30 ce jeudi quand Françoise,69 ans, se présente à l’Ambu court pour son opération de la cataracte. Dans ce bâtiment flambant neuf, les patients passent sur le billard et sortent trois à quatre heures plus tard, d’où l’appellation fast track (voie rapide). Entretien médical et nettoyage pour la Mancelle puis, direction la salle d’attente. Mobilier scandinave, couleurs apaisantes, magazines et télévision, histoire de détendre les patients.

« C’est moins stressant car on patiente en tenue de ville », apprécie Françoise. L’attente se prolonge. Le Dr Nadine Hamelin a dû réopérer un patient en urgence, décalant les autres interventions de l’après-midi. « Les aléas de la chirurgie », s’excuse David Leduc, responsable de l’Ambu court.

Nouvel entretien pour Françoise. L’infirmière reprend sa fiche anesthésie et prend la tension. Une opération qui sera renouvelée trois fois avant que la seringue touche son œil. Ouvert le 30 janvier 2017, l’unité a accueilli 3200 patients pour des opérations de dents de sagesse, cataracte ou lésions de peau. Le recours au fast track est décidé par une cellule de coordination. « La veille des opérations, je repère s’il y a une pathologie. Il faut une autonomie motrice pour être éligible car le patient repart de la salle de réveil en marchant », détaille Laurence, coordinatrice de l’Ambu court.
En ce jeudi, vingt personnes vont défiler au bloc.

Développer l’ambulatoire-chirurgie sans nuit d’hôpital – est une volonté gouvernementale. Le ministère de la Santé souhaite 70% d’ambulatoire en 2022.« Ici,nous en sommes à 60%. Et l’ouverture du fast track,une première dans la Sarthe, va dans ce sens », note David Leduc.

En tenue de bloc, Françoise est emmenée par Fabrice, infirmier,dans la salle de pré-anesthésie. Recouverte d’une couverture de survie, la sexagénaire se voit administrer un tranquillisant et poser un cathéter. Trente cinq minutes plus tard, le bloc se libère. Le lit est installé dans la pièce de 20m² où s’activent la médecin et deux infirmières. Gestes précis et cliniques. Rompues à l’exercice du remplacement de la cataracte, lentille qui s’opacifie avec l’âge. Le Dr Nadine Hamelin garde les yeux rivés sur le large microscope, sorte de bras télescopique. Charlène lui tend les outils chirurgicaux tandis que Sophie déballe les instruments sur un plateau.« Je fais une incision d’1,8 mm. L’implant est plié et se détend dans l’oeil pour pouvoir prendre la forme », explique l’ophtalmologue à une Françoise toujours relax.

Sept minutes ont suffi. « La partie administrative prend presque plus de temps, regrette Nadine Hamelin. Pour chaque opération, c’est cinq à six minutes qu’on perd en temps médical. » La praticien approuve l’utilisation du fast track. « Avant, on convoquait les patients une heure et demie avant. Mais l’amélioration des techniques a permis de réduire ce temps. »

Désengorger l’ambulatoire classique et permettre aux patients de sortir plus tôt figurent parmi les objectifs du fast track. Et Françoise est ravie de s’échapper au plus vite. « Je préfère sortir aujourd’hui », sourit-elle, désormais confortablement assise en salle de surveillance. Sous l’oeil des infirmières, elle prend une collation. Une heure plus tard, ultime contrôle médical.« À leur sortie, les patients doivent être systématiquement accompagnés », rappelle Laurence.

Françoise quitte les lieux en taxi. Il est 17 heures.

© Le Maine Libre – 07-03-18 – Par Julien LEPRIEUR

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