Un « hôtel » pour les patients bientôt testé à Limoges
Le CHU de Limoges et la Polyclinique de Limoges ont été sélectionnés pour expérimenter l’« hôtel hospitalier ». Une solution pour héberger les malades à un coût moindre que dans un établissement de santé, avant ou après leur journée d’hospitalisation.
Économiser des nuits coûteuses en clinique ou à l’hôpital en proposant un hébergement non-médicalisé ? C’est l’idée des « hôtels hospitaliers » : 41 établissements français ont été retenus par le ministère de la Santé pour participer à cette expérimentation, d’après un arrêté du 6 juillet 2017. Parmi eux, le CHU et la Polyclinique de Limoges. Ils s’appuieront sur un lieu déjà existant, le Home du Buisson.
Basée à Isle, à proximité du centre hospitalier universitaire, et gérée par la Mutualité française limousine, cette résidence s’adresse depuis 2002 aux familles de malades. Sur les 50 chambres dont elle dispose, la moitié sera donc dédiée à cette nouvelle activité : l’accueil temporaire de patients en amont ou en aval de leur hospitalisation, pour des nuitées qui ne nécessitent pas de surveillance médicale.
Des patients habitant seuls ou trop loin de l’établissement de santé : « Il y a un critère de distance géographique et un critère social », précise Jean-Luc Dubois, directeur de la Polyclinique de Limoges, l’une des quatre cliniques sélectionnés au niveau national.
Quels objectifs ?
Outre des économies substantielles pour l’assurance-maladie (45 € la nuit au Home du Buisson, dont 27€ financés par le CHU ou la Polyclinique et 18 € de reste à charge pour le patient – avec possibilité d’un remboursement par la mutuelle –, contre plusieurs centaines d’euros en structure de soins *), le projet d’hôtel hospitalier a pour objectif de développer les traitements en ambulatoire (c’est-à-dire sans nuit d’hospitalisation).
« En 2014, on avait déjà testé cette solution pour des patients en ophtalmologie, qui devaient bénéficier d’une visite le lendemain de l’opération par leur chirurgien, poursuit le directeur de la Polyclinique. Cela leur évitait un aller-retour. » Mais le dispositif n’avait pu être maintenu car le retour à domicile effectué un jour après l’intervention n’était alors pas pris en charge par la Sécu. Un détail financier désormais réglé puisque le transport n’aura pas à être assumé par le malade.
La structure mettra la moitié de ses 50 chambres à disposition pour les patients.
Cet hébergement temporaire extérieur permet aussi d’éviter l’occupation de lits dans des services souvent surchargés et d’offrir un environnement plus confortable aux patients, avec télé, wifi et petit-déjeuner compris. «On se recentre sur notre mission de soins et on confie l’hôtellerie à d’autres », souligne Jean-Luc Dubois.
Une expérimentation sur trois ans
La mesure était déjà inscrite dans le budget de la Sécurité sociale de 2015. L’appel à candidatures a eu lieu en février 2017, sous l’ancien ministère de Marisol Touraine. 130 dossiers ont été constitués et une quarantaine finalement sélectionnée. L’expérimentation, menée par le CHU et la Polyclinique de Limoges, est prévue pour durer trois ans. Elle devrait commencer fin 2017-début 2018 au plus tard.
Une quarantaine d’établissements
Parmi les sélectionnés, figurent aussi les CHU de Clermont-Ferrand, Dijon, Rennes, Tours, Nancy, Reims, Strasbourg, Caen, Bordeaux, Montpellier, Nîmes, Toulouse ; la clinique du Parc, à Autun ; le Centre mutualiste de rééducation à Ploemer ; les CH de Bastia, Metz, Annecy, Cayenne, Valencienne ; les hôpitaux Robert-Debré, Necker et Bichat (AP-HP), Paris ; l’Institut de cancérologie Gustave-Roussy, à Villejuif…
(*) A noter qu’aucun patient ne peut être contraint de passer une nuitée à l’hôtel hospitalier, indique l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine : la situation est à considérer en fonction notamment d’une prise en charge possible ou non par la mutuelle.
(*) A noter qu’aucun patient ne peut être contraint de passer une nuitée à l’hôtel hospitalier, indique l’agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine : la situation est à considérer en fonction notamment d’une prise en charge possible ou non par la mutuelle.
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