Opérée sous les yeux du pionnier mondial de la chirurgie robotique


Pour traiter le cancer de la vessie, le 
Pôle Santé Sud se veut à la pointe. On y utilise la chirurgie robotique et récemment, une opération a eu lieu en présence du Pr Wiklund, sommité mondiale en urologie.

Dans le bloc opératoire, l’intervention, débutée à 7h, dure depuis trois heures environ. La patiente, une femme âgée d’un peu moins de 70 ans, est atteinte d’une tumeur infiltrante de la vessie. L’équipe chirurgicale a décidé de procéder à l’ablation de l’organe atteint par la maladie.


« Intervention lourde »
« Il s’agit d’une intervention lourde, prévue pour durer cinq heures au moins », indique le docteur Michel Belas. Une intervention pour laquelle on a décidé d’utiliser le robot chirurgical Da Vinci, dont le Pôle Santé Sud s’est doté il y a six ans maintenant. Un outil de pointe, révolutionnaire, qui colle à cette volonté de l’établissement d’être un site référence en terme d’urologie, et du traitement du cancer de la vessie en particulier. D’ailleurs, dans un souci de progression constante, un invité de marque a assisté à l’opération hier matin : le Pr Peter Wiklund. « Une sommité. Le pionnier de la chirurgie robotique », insiste le docteur Michel Belas. Le Cristiano Ronaldo de l’urologie en quelque sorte, venu partager son savoir-faire avec l’équipe d’urologues du Pôle Santé Sud.

Une simple cicatrice de 4 ou 5 cm
Toute la matinée, le chirurgien suédois a observé, et délivré des conseils dans le bloc opératoire, où le travail s’est avéré complexe pour l’équipe du docteur Olivier Belas (le fils du Dr Michel Belas). Installé derrière sa console, c’est lui qui a contrôlé le robot à distance. Quelques petits trous dans le ventre de la patiente ont permis d’introduire des tuyaux métalliques munis d’instruments, ainsi que d’une caméra, commandés par le chirurgien. Pour d’abord évacuer l’organe malade par le vagin, il n’aura suffi que d’une petite cicatrice de quatre ou cinq centimètres (contre 20 à 25 cm avant l’utilisation du robot). Le vagin a ensuite été reconstruit, puis une nouvelle vessie a été reconstituée, à partir d’un morceau d’intestin. Une véritable prouesse arrachant cette réflexion au docteur Michel Belas : « c’est magique. »

« Les avantages sont indéniables »
« Désormais au Pôle Santé Sud, nous procédons à une quinzaine de cystectomies (ablation de la vessie) par an », poursuit-il. « Les avantages sont indéniables. Les pertes de sang sont diminuées, tout comme le risque de complications. Le rétablissement de la fonction urinaire est plus rapide et la durée d’hospitalisation passe généralement de 12 à 5 jours. »


Résultats « excellents »
Utilisé pour les opérations de la vessie, le robot sert aussi pour les ablations de la prostate et pour d’autres interventions urologiques. « Nous nous en servons une quinzaine de fois par mois », précise le Dr Belas. Quant aux résultats d’une cystectomie réalisée dans ces conditions : « ils sont excellents. »

« Il nous a apporté une somme de microdétails »

Il n’est resté que quelques heures, mais visiblement, l’équipe d’urologues du Pôle Santé Sud a su profiter de la présence du Pr Wiklund. Si bien entendu le médecin suédois n’a pas appris le métier à des chirurgiens déjà à la pointe, « il nous a apporté une somme de microdétails », glisse le Dr Stéphane Colla. « Des petites choses qui mises les unes avec les autres permettent de progresser sur une intervention aussi lourde. » Et progresser en permanence, c’est la volonté qu’affichent d’une manière farouche ces urologues manceaux. C’est d’ailleurs cet état d’esprit qui a incité le Pr Wiklund, par ailleurs très sollicité, à venir passer une journée dans la Sarthe. Président du département de médecine moléculaire et de chirurgie (section urologie) à l’institut Karolinska de Stockholm, l’un des centres de recherches les plus réputés du monde, il est une sommité. « C’est aussi le pionnier mondial de la chirurgie robotique », fait remarquer le Dr Michel Belas. Une utilisation du robot que l’on pratique très régulièrement au Pôle Santé Sud. En fermant les yeux sur l’aspect financier : « car une intervention réalisée par ce biais, nous coûte en moyenne 1 500 € de plus », confie Geoffroy Pelleray, le directeur de l’établissement. Et ce différentiel par rapport à une intervention classique, la Sécurité Sociale ne le prend pas en charge. « Alors, c’est de l’argent que la clinique dépense pour le bien du patient. Mais cette dépense correspond à notre logique, et à notre volonté d’excellence. »


Des ambitions qui n’ont pas échappé au Pr Wiklund : « la volonté de toujours progresser est réelle dans cette clinique. J’ai bien senti cette envie d’apprendre encore et encore. » Au Pôle Santé Sud, en urologie, on se sert du robot environ 150 fois par an. Sachant que ce nombre d’utilisation augmente de 20 % chaque année.

© Le Maine Libre – 03-03-17 – Par Nicolas Fernand

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